Bulgari OCTO: une collection digne de l’antique
Fondée en 1884 par Sotirio Bulgari, créateur d’origine grecque, Bulgari fête cette année ses 130 ans d’histoire.
La question se pose parfois de savoir ce que serait notre monde sans l’empreinte qu’y a laissé la grande Rome. Dans l’absolu, il serait différent car il n’est pas un objet qui ne recèle une parcelle de cet héritage, il n’est pas une loi qui n’ait un soupçon de droit romain et il est rare de voir, dans nos cités, des bâtiments exempts de détails architecturaux inspirés de ceux dont on contemple les éléments disparates sur le forum ou sur les collines de cette capitale qui a su conserver cette magie d’être à la fois d’aujourd’hui et le conservatoire de la richesse d’un passé vieux de plus de 2000 ans.
La Bulgari Octo Finissimo Tourbillon
L’horlogerie depuis 1975
C’est dans ce contexte et au sein de ce patrimoine formidable que la maison Bulgari s’inscrit. Au départ, elle travaille l’orfèvrerie puis la joaillerie avant de se lancer dans l’univers horloger à partir de 1975 avec la création de Bulgari Roma puis de l’iconique Bulgari-Bulgari en 1977, une pièce dont l’intemporalité en fait une référence qui sait conserver toute son actualité.
En 2011, le rachat de la maison Bulgari par LVMH a mis un éclairage nouveau sur des collections à fort potentiel et donné lieu à la création de la collection Octo, lancée à Rome en juin 2012. Réfléchie et très design, elle marque un pont entre l’univers stylistique des créations de Gérald Genta, maison rachetée par Bulgari au début de la précédente décennie, et les lignes plus strictement associées à la signature italienne. Mais Baselworld a été également l’occasion pour Jean Christophe Babin, le nouveau patron de Bulgari, de présenter une nouvelle gamme de garde-temps destinée à célébrer la femme à travers un dessin léger et finalement très latin.
La Bulgari Octo Finissimo Tourbillon
Comme le disait Jean Christophe Babin à Baselworld lors d’un rendez-vous privé pour présenter ses dernières créations, «le dessin de l’Octo est, en soi, une signature.» C’est clair, sa puissance fait qu’il impacte l’œil. On aime ou non, mais le produit ne peut pas laisser indifférent car dans l’atypisme se définit l’identité. On connaît des précédents horlogers auxquels la singularité a plutôt réussi. Son boîtier comprenant 110 facettes différentes est réalisé à Saignelégier en Suisse et se trouve être un vrai challenge car il ne supporte pas l’approximation. Cette année, les horlogers ont mis un point d’honneur à étendre la gamme des fonctionnalités disponibles, mais également à repousser les limites du possible en matière de réalisation.
La Bulgari Octo Finissimo Tourbillon
Octo Finissimo Tourbillon
Parmi les déclinaisons de montres dont les marques de prestige doivent disposer, la version «extra-plate» figure en bonne place. Déjà apprécié en version de base, ce type de garde-temps devient incontournable lorsqu’il est régulé par une complication plébiscitée comme peut l’être le tourbillon.
Dans le cas présent, cette montre réalisée en platine et faisant 40 mm de diamètre pour juste 5 mm d’épaisseur, a quelque chose de très impressionnant. Ses fascinantes mensurations lui valent d’être considérée aujourd’hui comme la montre extra plate à tourbillon la plus fine du monde dans sa catégorie. Mais au-delà de tout record, elle s’impose d’emblée comme une référence à porter en tenue de soirée ou, au moins, avec un costume réalisé par les meilleurs tailleurs italiens ou anglais. Son boîtier au dessin puissant que l’on sait avoir été emprunté à l’architecture romaine, protège des agressions extérieures un calibre mécanique à remontage manuel régulé par un tourbillon volant. Epais de seulement 1,95 mm, il est par conséquent d’une minceur redoutable. Il faut, pour se faire une idée de ce que représentent ces quelques millimètres, se dire que le mouvement dans son entier, composé de 249 composants, est plus fin qu’une pièce de 5 francs suisse… Fini avec soin ce mécanisme donné pour avoir une réserve de marche de 55 heures, fait appel à un roulement à bille et un balancier à inertie variable vibrant à 21 600 alternances par heure pour le tourbillon.
Objet délicat et puissant à la fois, cette montre démontre, preuve à l’appui, que Bulgari dispose de tous les éléments techniques et des talents à l’interne pour être une marque horlogère de premier plan.
La Bulgari Octo Finissimo Petite Seconde
Octo Finissimo Petite Seconde
Egalement développé sur le registre de l’extra-plat, d’une finesse identique au calibre tourbillon, le Finissimo s’offre en version petite seconde décentrée à 7h00. Un positionnement original et rare, transcendant l’iconique boîtier de l’Octo 40 mm en platine. Un mouvement horloger maison mécanique à remontage manuel d’une épaisseur minimale de 2,23 mm
Octo Velocissimo
Comme de juste et cela se dit toujours dans le métier, une famille de produit ne peut se passer de disposer en son sein d’un chronographe. Ce n’est pas tant que ses fonctionnalités soient d’une utilité élevée dans le monde qui est le nôtre, mais cette complication utile demeure prisée d’un large public. S’en priver n’est pas envisageable. Voici pourquoi, la maison le présentait cette année. La première impression est souvent la bonne et l’on retient de ce garde-temps son équilibre. Cela est sans doute dû à sa taille qui, raisonnable n’excède pas 41,5 mm de diamètre. Pour un chronographe, c’est une dimension presque standard.
La Bulgari Octo Velocissimo backcase
Mais attention, les volumes sont des valeurs subjectives en horlogerie et il suffit que le boîtier soit autre que rond pour fausser l’impression de grandeur. Dans le cas présent, l’équilibre entre l’épaisseur et le diamètre magnifie les lignes brutes et fortes de cette montre à complication proposée en or rose ou en acier. Les puristes apprécieront de découvrir à travers le verre saphir de fond permettant de profiter des finitions du calibre BVL 328, basé sur le fameux El Primero réalisé par Zenith et adapté aux standards Bulgari. Avec intelligence, la maison Bulgari se fournit en mouvements de qualité au sein du groupe avec d’autant plus de sens que le calibre choisi fait partie des références incontournables en terme d’histoire (calibre lancé en 1969), de précision (36 000 alternances par heure) et de fonctionnalités (roue à colonne pour les fonctions du chrono et date à saut instantané en guichet).
Octo Solotempo
Cette pièce de 38 mm de diamètre disponible en or rose ou en acier prolonge et enrichit le cœur de gamme de la marque dont les mensurations de 41,5 mm de diamètre pouvaient ne pas convenir à tous les poignets. Conforme aux attentes des amateurs exigeant le meilleur, elle bat au rythme d’un calibre de manufacture développé à l’interne et visible par le fond transparent.
Doté de 42 heures de réserve de marche, vibrant à 28 800 alternances par heure (4Hz) ce cœur de 11,5 lignes offre la lecture de l’heure avec trotteuse centrale et la date lisible dans un guichet ouvert dans le cadran à 3 heures. Dans l’absolu, et cela mérite d’être souligné, la qualité de finition pour ce mouvement est très poussée et les experts pourront y aller de leur «migros» pour vérifier dans chaque recoin combien le soin apporté aux détails est important.