Baselworld 2014: L’Ammiraglio Del Tempo, concentré d'histoire de la marine et de complication horlogère

Baselworld 2014: L’Ammiraglio Del Tempo, concentré d'histoire de la marine et de complication horlogère

Cette création aligne dispositif de répétition minutes, sonnerie Westminster et échappement à détente

Quatre marteaux et gongs, Répétition Minutes et Carillon Westminster. Cet inventaire de fonctions, déjà imposant pour l’amateur, ne s’arrête de loin pas là: le dispositif de sonnerie sophistiqué -associé à un verrou d’activation très innovant- de L’Ammiraglio del Tempo, la nouvelle grande complication présentée par Bvlgari, est couplé à un échappement à détente et d’un dispositif de force constante. En d’autres termes, l’organe réglant synonyme de nec plus ultra dans le domaine de la complication horlogère. Cette création, disponible dans les ors rose et blanc 18ct, est éditée en série très limitée de 20 pièces en or rose 18ct, 10 pièces en or blanc 18ct. 

Son nom de baptême, en français L’Amiral du Temps, se réfère à l’univers maritime et renvoie à l’époque de la marine à voile et des conquêtes océanes entre grandes puissances d’alors: France, Angleterre, Espagne ou encore Portugal. L’échappement à détente y puise ses origines, au cœur de ce XVIIIème siècle qui a vu les nations maritimes se disputer les océans du globe, qui a vu encore l’émergence de concours récompensant les instruments horaires les plus précis. Une bonne raison à cela: alors que les satellites n’existaient évidemment pas, les vaisseaux se devaient de déterminer leur position géographique en mer à la fois par l’observation astronomique ainsi que grâce à la connaissance la plus précise de l’heure afin de déterminer la longitude. A cela s’ajoutait évidemment la nécessité d’assurer à la base de temps, soit l’instrument embarqué de mesure horaire, la plus grande stabilité sur des flots souvent agités. La recherche de la plus grande précision possible était au centre du débat.

Parmi les meilleures réponses apportées à l’équation figurait l’échappement à détente, synonyme d’une fiabilité inégalée à l’époque. Ce système garantissait au chronomètre de marine une parfaite exactitude de marche qui résidait dans le système adopté. Le rôle de l’échappement, quel qu’il soit, occupe une place centrale dans la régularité et la précision de marche de l’instrument mécanique de mesure. Il occupe une fonction intermédiaire de régulateur entre l’énergie délivrée d’un côté par le ressort de barillet, et de l’autre sa retransmission/redistribution au balancier: il délivre les impulsions énergétiques, et va dicter aux aiguilles leur mouvement de manière à ce qu’elles signalent l’heure avec la plus extrême précision.

 

Contrairement aux dispositifs habituels impliquant deux impulsions dictées au mouvement du balancier par l’ancre, l’échappement à détente est construit de telle manière que l’ensemble du dispositif ne génère qu’une seule et unique impulsion dans la retransmission de l’énergie, de la roue d’échappement directement au balancier. Voilà qui paraît aujourd’hui peu signifiant, mais avait toute son importance il y a 2 siècles et demi: la différence et le gain de précision était dû à la réduction des frictions entre les parties mobiles. L’échappement à détente, dans le contexte de l’époque, a eu valeur d’avancée très significative.

Pour couronner l’ensemble, la montre est équipée d’un dispositif à force constante. Positionné dans le rouage reliant le ressort moteur à l’échappement, un ressort intermédiaire chargé en permanence permet de transmettre à l’échappement un couple régulier, sans déperdition énergétique autre que mineure. 

L’écrasante majorité des montres mécaniques recourent à l’échappement à ancre alors que très peu d’autres types d’échappement sont utilisés. A cela une contrainte liée à leur miniaturisation et à leur fiabilité, difficile à assurer lorsqu’il s’agit d’une montre de poignet. Dans le champ de la complication horlogère, l’échappement à détente, en soi, est bien plus complexe que le tourbillon et figure parmi les dispositifs les plus rares dans ce format miniature. 

Ce mouvement élaboré qui comprend 516 composants prend place dans un boîtier de forme inscrit dans la ligne Daniel Roth, dont l’un des éléments est partie prenante de l’activation mystérieuse du système de sonnerie. L’une des cornes est mobile et fait office de verrou: elle coulisse de 7h à 8h et permet de déclencher la répétition minutes. 

Ce dispositif, secret et innovant, permet de conserver à la carrure sa surface lisse et sans l’aspérité du verrou de sonnerie positionné latéralement dans la plupart des cas. Ce boîtier de 50mm de diamètre en or rose 18ct, blanc 18ct, est ceint d’un cadran partiellement ouvert révélant le dispositif d’échappement à détente ainsi que les marteaux et gongs de sonnerie. La partie « pleine » du cadran est façonnée dans une plaque d’or noire ou bleue selon le métal de la boîte. L’ensemble est coiffé d’un verre saphir en forme de cloche qui laisse également entrevoir les finitions apportées à la main sur le mouvement: Côtes de Genève et perlage. 

L’Ammiraglio del Tempo est éditée en série limitée, chacune des exécutions porte son numéro individuel sur la pastille en verre saphir sertissant la couronne.